C'était un soir comme un autre dans la ville, et Dorian Shalimar avait prévu de se détendre un peu. Il avait décidé avec son ami Liam de se retrouver au théâtre. Une pièce assez plaisante devait être jouée, et c'était la première. Il avait déjà vu quelques pièce de ce metteur en scène et n'avait pas été déçu, il espérait que cette fois ce soit pareil. Celle de ce soir tournait autour d'une histoire d'amour à sens unique d'un esclave pour son maître. Le maire se doutait bien de la fin pour se pauvre esclave.

Bref, cela promettait de contenter l'homme car sa chasse aux rebelles ne donnait pas les résultats escomptés, à savoir attraper le grand loup. Il n'arrivait pas à mettre la main dessus et cela l'énervait au plus haut point, plus le temps passait, plus il s'impatientait de pouvoir soumettre cette ordure.

Regardant une dernière fois si son costume était correctement mit, sa queue de cheval bien attachée et ses chaussures bien cirées, il descendit en bas de chez lui. Un chauffeur l'attendait près d'une voiture luxueuse où le maire s'engouffra et il fut amené jusqu'au théâtre. Là plusieurs nobles de la villes attendaient. En sortant pas mal de tête se tournèrent vers lui et il leur adressa un sourire de circonstance avant d'entrer dans le batiment et de se diriger vers sa loge. Il l'avait choisit lui-même, elle se trouvait à gauche de la salle, juste au-dessus de la scène. Un autre fauteuil avait été installé selon ses indications afin que Liam puisse s'installer avec lui.

En attendant son ami, Dorian scruta la salle, voir qui était présent, qui n'était pas présent, qui discutait avec qui, comment ils étaient habillés et d'autres détails qui lui permettait de déterminer comment se portaient ses citoyens. De tous temps le théâtre et l'opéra étaient des lieux où l'ont se montrait, et le maire avait apprit depuis tout petit comment décrypter les comportements en public. Il évitait l'opéra quand il pouvait, « écouter une bonne femme crier » lui faisait mal aux oreilles, comme il aimait le dire à son paternel. Au fond c'est juste qu'au théâtre il y avait plus d'action.

On lui apporta une coupe de champagne, un de ses préféré, afin de patienter. Il regarda sa montre et se demanda quand Liam allait arriver, si il tardait trop tard, pour sûr qu'il le lui ferait remarquer. Son ami savait très bien qu'il n'aimait pas attendre, et que même si la pièce ne commençait pas avant un bon quart d'heure, il avait à parler avec lui.

La pièce allait commencer, et Liam n'était toujours pas là, il aurait du s'en douter, malgré tout, Dorian espérait à chaque fois que son ami apprenne que la ponctualité était une qualité appréciée. La pièce allait commencer et il fulminait intérieurement, quand enfin le directeur du Slave Hotel fit son apparition dans la loge. Le maire ne tourna pas la tête, le sentant venir derrière son siège, et prenant sur lui sa remarque. Il eut un sourire crispé mais essaya de garder un ton calme.

« Cela te jouera des tours un jour Liam. Bien, maintenant que tu es là, profitons du retard des comédiens pour parler un peu. »

En effet, la pièce aurait déjà du commencer, apparemment il y avait un problème technique. Dorian comptait bien parler avec le directeur de l'endroit pour que cela ne se reproduise plus. Par chance, il n'avait pas invité de politique extérieur, mais si cela avait été le cas, il aurait donné une bien piètre image de son accueil avec ce retard.

Dorian attendit que Liam veuille bien prendre place avant de commencer cette fameuse discussion.

« Quelles sont tes dernières nouvelles par rapports aux agissements des rebelles ? »

Liam, n'étant pas un homme politique comme lui, avait plus de chance de recueillir des information, c'était un peu ses oreilles sur ce qu'il se passait. Dorian par contre ne se gênait pas pour agir, d'ailleurs, il allait informer son ami sur ces projets futurs concernant la chasse aux loups. Il en avait plus qu'assez de voir ces bons à rien vagabonder dans sa ville en tout impunité. Et il savait qu'il aurait le soutiens des citoyens, depuis son accession au pouvoir, il s'était efforcé de renforcer les liens qu'il entretenait avec eux.

Le maire regarda son ami s'installer, se moquant légèrement de lui sur son manque de civilités. En effet, il n'était pas dans ses habitudes d'être aussi impoli en oubliant même un simple bonsoir. Quand au reste des civilités, il se doutait que Liam allait bien, sinon il ne serait pas ici même à se moquer de lui. Mais enfin, il le laissa faire, ne prenant pas vraiment mal de sa part, si il devait se fâcher avec lui dès qu'il faisait un peu d'humour, cela ferait longtemps qu'il ne seraient plus amis, même si il est vrai que Dorian n'accepte ce genre de comportement envers lui de pratiquement personne, son égo et sa fierté ne le supporterait certainement pas.

Trempant à nouveau ses lèvres dans le champagne, il écouta attentivement les nouvelles, ou plutôt les confirmation de Liam. En effet il avait eu quelques informations au sujet de cette cargaison, et des mouvements de la Meute. Encore et toujours se groupe de rebelles. Le maire eut un froncement de sourcil contrarié, comme à chaque fois qu'il pensait à eux, et à la frustration de les voir encore courir librement dans sa ville. Il rêvait de mettre la main sur celui qui les dirigeait pour le soumettre et faire en sorte qu'il se fasse longuement pardonner pour les années d'affront qu'il lui avait fait subir. Il n'aimait pas se faire tourner en ridicule, encore moins par un être inférieur.

Son attention fut détourné par la question de son ami. Lui aussi trouvait se retard étrange, mais comme il l'avait pensé plus tôt, il ferait en sorte de tirer cela au clair avec le directeur du théâtre.

« Je n'ai pas vraiment fait attention au nom, je crois que ça s'appelle « Les chaines de la vie », un titre assez parlant. C'est l'histoire d'une esclave qui s'est entichée de son maître, pauvre idiote, j'espère qu'elle ne croit pas qu'un noble descendrait assez bas pour ça. »

Dorian ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin à cette idée. Il savait très bien que des nobles avaient déjà développés des sentiments pour leurs inférieur, mais ils étaient traités comme la vermines qu'ils étaient devenus. La plupart fuyaient, et ceux qui se faisaient rattraper n'étaient plus aussi fier de leur bel amour. Heureusement que le plupart des nobles utilisant le corps de leurs esclaves se soulageaient seulement. Lui ne comprenait pas vraiment leur intérêt en cela puisqu'il y avait largement assez de jeune fille, et de jeunes hommes, dans la Haute qui faisaient largement l'affaire. Quoi qu'en y réfléchissant, si il attrapait le chef de la Meute, il se feraient un plaisir de lui montrer qui est le véritable chef dans cette ville par ce moyen, le pénétrant encore et encore jusqu'à ce que s'imprime dans l'esprit de cette enflure qu'il lui appartenait.

Son sourire s'étira rien que de penser à ça et il revint sur terre à l'annonce du sort d'un certain traitre, bien qu'il aurait voulu rester dans cette douce vision du futur.

« Tout d'abord je voulais qu'il comprenne, et que les autres qui le connaissaient aussi, que les traitres et les espions n'ont pas leur place dans la société. Et puis j'ai pensé qu'il aurait peut-être des informations à nous donner sur cet emmerdeur de Loup, mais visiblement il n'a servit à rien de ce côté là. »

Le loup, le nom qu'il donnait à celui à qui il pensait un peu plus tôt. Maintenant qu'il savait que ce traitre crétin ne l'avait aidé en rien il était contrarié, et quelque part déçu. Il secoua la tête et se dit qu'il ne pouvait même pas s'imaginer déçu pour ça, c'était trop niait, ça ne lui ressemblait pas. Son visage était à nouveau neutre et un soupir passa ses lèvre, avant qu'il se tourne vers Liam.

« Je suppose que je vais devoir trouver les amis cet idiot incapable pour qu'on puisse leur tirer les vers du nez sur ce qu'il savent. J'espère au moins qu'ils ont conscience qu'ils sont en train de jouer avec ma patience, et que la limite n'est plus très loin. Une fois qu'elle sera dépassée, je ne répond plus de leur sort... »

En se tourna à nouveau vers la scène où l'agitation se faisait sentir derrière le rideau, signe du début de plus en plus proche de la fameuse pièce, il essaya de se calmer. En effet, il commençait à en avoir assez de voir les inférieurs le tourner en ridicule, aidé par des nobles, des véritables crétins. Et même si il savait que Liam était loin d'être un doux agneaux lors de ses captures, il pouvait être aussi beaucoup moins doux qu'il ne le laissait paraître devant sa « cour » , surtout si il était énervé.