C A R T E D ' I D E N T I T E

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G O Û T & C A R A C T E R E

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P H Y S I Q U E

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L ' H I S T O I R E

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Chapitre I : Une petite esclave comme tant d'autres

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été esclave dans la famille de Mr. Brand. Qui étaient mes parents? Je ne l'ai jamais su. Sans doute l'esclave chargée de la cuisine...ou la ménagère...ou le jardinier... tout ça pour dire qu'ils étaient sans doute eux même esclaves dans la maison. D'après ce que je sais, c'est Mr. Brand qui m'a nommée. Tout simplement car ce droit ne pouvait bien évidemment appartenir à mes parents. La famille Brand devint alors ma seule famille, le seul point auquel me rattacher. Je n'ai jamais pu me souvenir de Mme. Brand. si je me rappelle bien, l'on m'a apprit bien des années plus tard qu'elle avait été tuée, mais que je ne pouvait bien entendu pas m'en rappeler, j'étais alors toute jeune... j'avais environ trois ans. Donc, dans mes souvenirs, n'apparaissait que le visage de Mr. Brand. Un homme droit, grand, effrayant... Ses coups de bâtons, je m'en souviens encore... J'étais bien maladroite après tout. Puis, quand je grandis encore un peu, on m'apprit la cuisine pour que je puisse m'occuper de certains repas, et la couture, surtout pour rapiécer nos malheureux vêtements...enfin...si l'on pouvait appeler ça des "vêtements".
Les années passèrent, entre les punitions, les nuits dans une couverture trouée à même le sol dans le grenier, la nourriture et l'eau nous permettant tout juste à survivre, et les rares moments ou les esclaves parlaient entre eux , à voix basse bien entendu, dans les cuisines où rares étaient les fois où les fortunés passaient... Bien entendu, ils me laissaient hors de leurs discussions. J'étais la plus jeune, je ne pouvais comprendre leurs discussions de "grandes personnes", donc je restait en retrait écoutant quelques bribes de phrases chuchotées par ci par là.
Lorsque j'eus à peut près dix ans, je fus reléguée pour la première fois au rangement dans les chambres des maîtres de maison. J'entrais dans une chambre qui m'étais inconnue, richement décorée, qui sentait bon les draps de soie et les vêtements de fortunés. Je rangeais quelques affaires, mais il faut l'avouer, qu'il y avait bien peu de choses à ranger, tout était si ordonné... Lorsque je remarquais, en arrangeant une pile de papier sur le bureau, dans un coin du meuble, une petite boite avec une sorte de petite clef argentée sur le côté. J'osais me saisir de l'objet et tournais avec curiosité la clef sur le côté. J'avais beau me faire discrète, il me sembla que le crissement lorsque je tournais résonna dans toute la pièce. Puis, après trois ou quatre tours, je lâchais et regardais le mécanisme s'enclencher. Le couvercle de la boite s'ouvrit lentement , laissant apparaitre à l'intérieur un petit miroir sur le fond, et une musique douce berça mes oreilles. Je gardais l'objet dans la main, écoutant et le regardant avec fascination. Je ne sais combien de temps je restais ainsi, un faible sourire aux lèvres et une petite lueur d'enfant dans les yeux. Finalement, la musique s'arrêta... et j'entendis un toussotement derrière moi. Je sursautais en me retournant, manquant de faire tomber la boite à musique... et je le vis. Pour la première fois, vraiment. Je ne l'avais, jusque à présent, aperçu seulement au détour d'un couloir, ou d'un rapide coup d'œil lorsque je servais le diner... Zess Brand, le fils du maître. Ma petite voix fragile se fit entendre.

-Ah... Excusez moi Jeune maître...je ne faisais que ranger...-

Et je reposais avec précipitation la boite sur le bureau, à sa place initiale. Puis fixait le sol, figée, attendant la punition que je pensais avoir, et, d'après moi, bien méritée... Punition qui ne vint pas. Le Jeune maître se contenta de marcher jusqu'à son bureau, de se saisir de la boite à musique et de ma main avant de la poser entre mes doigts en disant doucement:

-...Tient, tu peux la garder.-

C'était la première fois que j'entendais sa voix, et elle me résonna de manière aussi jolie et douce que les notes de l'objet. Je ne pus me retenir d'adresser un franc et radieux sourire d'enfant au Jeune maître... le premier de toute ma vie je crois. Je quittais ensuite la pièce en vitesse après un faible "merci". Si vous me demandiez de le décrire, je crois que j'en serais incapable...je ne me rappelle point du tout du Jeune maître... Mais sa voix, je m'en souviendrais toujours. Une voix empreinte d'une douceur que je ne connaissais pas. Une voix qui m'autorisa à avoir quelque chose qui m'appartenais vraiment, à moi, simple esclave. Je doute que le Jeune maître ne se rappelle de moi aujourd'hui, si nos chemin venaient à se croiser... Après tout...
Je n'étais qu'une petite esclave comme tant d'autres.

Chapitre II : Un accident

Je n'ai, par la suite, jamais revu le Jeune maître. Jamais. Mais, néanmoins, je gardais pour lui une reconnaissance impossible à mesurer. Il m'avait montré l'attention, pas seulement d'un maître pour son objet, mais celle d'une personne envers une enfant. Le Jeune maître m'avait, quelque part, rendu de mon humanité.
Quelques années plus tard, j'avais alors douze ans, j'étais allée avec deux autres esclaves acheter de quoi remplir les placards des cuisines de nos maîtres. Il y avait avec nous, quatre gardes, nous surveillant en cas de fuite... Soudain, alors que nous marchions non loin des limites de la ville basse...les deux esclaves devant moi partirent en courant. Par réflexe, ou poussée d'adrénaline, je fis de même. Ils ne se passa pas une minutes que nous nous enfoncions déjà dans le dédale des petites rues sombres et inconnues pour ma part. Les gardes nous y suivirent. A un moment, je me retrouvais dans une impasse, deux des gardes après moi... Soudain, sur le muret qui me bloquait le passage deux autres personnes... J'entendis les gardes parler entre eux, et je cru comprendre que ces personnes appartenait au clan de la Meute...un groupe de jeunes rebelles... Des coups de feu retentirent, je me trouvais au milieu de la bagarre, sans aucune issue. Une douleur brusque dans ma jambe et la sensation de tomber... Ma tempe heurta violemment le rebord d'une dalle irrégulière du sol... La dernière chose que je vis nettement...fut des lumières...des personnes qui se battait et...sur le sol, teintant mes cheveux clair...du rouge...beaucoup de rouge... Puis l'obscurité se referma sur mes yeux.
Lorsque je m'éveillais, dans un lit de fortune, je cru tout d'abord que je n'arrivais pas à ouvrir les yeux... Je ne voyais que du noir...seulement du noir. Et le silence autour de moi ne m'aidait pas à savoir où je me trouvais. Finalement, j'entendis le bruit d'une porte s'ouvrir. Le son de pas se rapprochant de ma literie et une voix... Je reconnu celle de l'un des gardes... j'avais était ramenée apparemment. Puis des coups...des coups...je retins les larmes dans mes yeux... j'avais l'habitude... mais ce qui me perturbais, c'était de ne toujours rien voir, j'étais pourtant sûre d'avoir les yeux ouvert. J'entendis la voix du garde qui sonnait comme une condamnation à mort, que j'étais devenue aveugle et que je serais bientôt vendue. Cette fois ci, les larmes coulèrent sur mes joues sans que je ne puissent faire autre chose. Puis le grincement de la porte se refermant sur moi me sembla tout à coup bien sinistre...

Chapitre III : Demoiselle Friedike

Une semaine après, un marchant d'esclave s'appropria ma personne... Bien malheureusement pour lui. Qui voudrait d'une jeune esclave aveugle... ou presque? Oui, car en effet, j'arrivais encore à percevoir parfois des formes sombre ou plus claires, rendant ma cécité incomplète. Mais, pour les acheteurs ,c'était du pareil au même. Trois ans s'écoulèrent ainsi, comme trois siècles... passant de vendeur d'esclaves à vendeur d'esclaves, sans trouver de maître qui eut bien voulu de moi. Mais je m'en moquais, pour moi , le plus important, et ce qui rendait mes jours et mes nuits moins tristes, c'est que l'on m'avait autorisé à garder ma boite à musique. Un jour finalement, j'entendis mon vendeur de ce temps m'informer qu'il m'avait trouvé un nouveau maître. Des pas se rapprochèrent de moi , un cliquetis métallique résonna à mes oreilles tandis que je sentais mon coller de métal tomber de mon cou. Un voix d'homme que je ne connaissait pas me demanda :

-Comment t'appelles tu?-

J'écarquillais un peu mes yeux vides de surprise avant de répondre d'une voix cassée, par le temps passée où je me suis privée de la moindre parole: -...Wa...Wannessy...-

Je sentit sa main chaude se saisir doucement de la mienne et la poser sur sa joue, alors qu'il ajoutais : -...Tu t'appelleras Wannessy Friderike à présent... Demoiselle Friderike... Et tu seras ma fille.-

Je me souviens que sur l'instant, je ne pu rien dire... que dire fasse à cette nouvelle après tout? ...
J'emménageai par la suite dans la maison de mon sauveur et père adoptif... Il y a de cela quelques mois seulement... J'étais passée du rand le plus bas de la hiérarchie...à celui de fortunée. Fortunée, héritière, et fille.

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E N I R L